Marque-pages -Le Bâtisseur-Juin 2019-N°153

Lire pour comprendre,

En ces temps de turbulence au sein de l’Eglise catholique, j’ai voulu comprendre ce qui se passait. J’ai aussi eu envie de me documenter, pour être à même de répondre à celles et ceux qui m’interrogeraient. Ne pas me voiler la face,  garder les yeux ouverts. J’ai bien sûr été révoltée mais jamais je n’ai eu envie de quitter le bateau ; la foi chevillée au cœur, j’ai tenté de me lancer dans une démarche positive : Comment tirer un bien de tout cela ?

Alors j’ai lu sans crainte un certain nombre d’ouvrages.

Je retiendrai le livre de Marie-Jo Thiel, L’Eglise catholique face aux abus sexuels sur mineurs, un pavé certes (700 pages) mais une analyse tellement éclairante des causes de ces abus, par cette femme médecin, professeur d’éthique à la Faculté de théologie de Strasbourg.

M’est tombé également dans les mains le petit livre d’un jeune dominicain, Adrien Candiard,  A Philémon, Réflexions sur la liberté chrétienne. Ce petit ouvrage (130 pages), de lecture très facile, part de la très brève lettre de Saint Paul à son ami Philémon dont l’esclave, Onésime, est venu se réfugier auprès de lui. Paul, loin de dicter à Philémon sa conduite, l’appelle à se laisser transformer par l’Esprit pour « choisir » de libérer son esclave.

J’ai enfin eu un coup de cœur pour le livre d’Alexandre Siniakov, Comme l’éclair part de l’Orient. Originaire des steppes du Caucase, ce jeune prêtre dirige actuellement à Paris un séminaire orthodoxe. Son parcours original et passionnant éclaire à sa façon les difficultés que nous vivons. En témoigne cette réflexion sur la hiérarchie : « La dignité suréminente que les apôtres n’ont jamais revendiquée pour eux-mêmes, il ne convient pas que leurs successeurs s’en prévalent. Les évêques, les prêtres et les diacres  ne sont pas les héritiers des lévites et des grands-prêtres, mais ceux des disciples du Christ… L’Eglise ne doit pas évoquer avant tout les évêques et les prêtres, mais les assemblées concrètes des chrétiens, les visages et les voix de ces femmes et de ces hommes, de tout âge et de toute sensibilité…Et il importe de rendre aux fidèles la conscience d’être les principaux protagonistes de l’Evangélisation et d’avoir reçu, chacun, un don de l’Esprit en vue du bien de tous et pour l’édification du Corps du Christ. » J’ai retrouvé dans cet ouvrage, au sein des difficultés que traverse notre Eglise,  l’appel de notre Pape François à tous les baptisés. Nous sommes l’Eglise tous ensemble.

                                                                                                                      Elisabeth Desprets